Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a réalisé, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), une enquête auprès des réfugiés au Maroc. Cette opération, menée en juin 2020, a eu pour objectif d’évaluer l’impact de la pandémie de Covid19 sur la situation économique, sociale et psychologique de cette population.
La réalisation de cette étude par le HCP, en collaboration avec le HCR, s’inscrit dans l’esprit inclusif de la Politique Nationale d’Immigration et d’Asile (PNIA) initiée par Sa Majesté, le Roi Mohammed VI, en 2013. Cette initiative reflète également l’engagement du Maroc envers les objectifs du Pacte Mondial pour les Réfugiés (2018) et du Forum Global pour les Réfugiés (2019) qui appellent tous deux de leurs vœux une approche « multipartite et de partenariat ». L’étude a été conduite au cours du mois de juin auprès d’un échantillon de 600 familles réfugiées, réparties sur plus de 70 localités au Maroc, et représentant près de 50 nationalités dont les principaux groupes sont originaires de Syrie, du Yémen, de la Centrafrique, de la Cote d’Ivoire et du Sud-Soudan. Ce travail se fait l’écho pour les populations réfugiées d’enquêtes récemment conduites par le HCP pour l’ensemble de la population marocaine. L’étude présente les caractéristiques principales des populations réfugiées au Maroc : avec en moyenne une présence de 6,2 années au Maroc, la taille moyenne des familles étant de 3,4 membres, familles composées pour 61% d’hommes et 39% de femmes et possédant un niveau élevé d’éducation. Par ailleurs, ces données chiffrées mettent en exergue la question de la documentation, le niveau des ménages réfugiés possédant un titre de séjour valide étant de 55.1%. L’étude porte un éclairage intéressant sur la continuité de l’accès aux services nationaux durant cette crise : le confinement sanitaire n’a pas empêché 62.8% des réfugiés d’accéder aux services médicaux et 79.1 % des ménages ont confirmés que les membres scolarisés de leur famille ont poursuivi les cours à distance. Le respect des gestes barrières ressort aussi très clairement. Ce travail montre cependant l’étendue de l’impact socio-économique pour ces populations dont la survie dépend pour la plupart d’emplois dans le secteur informel : 9 sur 10 des réfugiés actifs ont cessé de travailler pendant le confinement. Cette étude du HCP fournit un référant analytique et statistiques de la plus grande importance – et ce d’autant plus dans le contexte difficile du moment- permettant de poursuivre et amplifier le travail de protection et d’assistance aux populations réfugiées au Maroc. Cette collaboration entre le HCP et le HCR Maroc est le fruit d’un partenariat très riche ne datant pas d’aujourd’hui et qui a vocation à s’inscrire dans la durée. Pour consulter l’étude, cliquez sur le lien suivant : https://www.hcp.ma/Enquete-sur-l-impact-de-Covid-19-sur-la-situation-socioeconomique-et-psychologique-des-refugies-auMaroc_a2593.html
Cette histoire a été initialement publiée ici